Digitalis purpurea - Les grands remèdes homéopathiques

DIGITALIS PURPUREA
Digitalis purpurea désigne la digitale pourprée. C’est une plante de la famille des Scrofulariacées que l’on rencontre dans les clairières, dans les terrains sablonneux, remarquable par sa forte hampe qui porte de jolies fleurs pourpres, jaunes ou blanches, à plan unique de symétrie (fleurs zygomorphes), en forme de doigt de gant.
Cette plante bisannuelle, vivace, très toxique est utilisée en médecine depuis l’antiquité comme diurétique. Ce n’est qu’au XVIIIe siècle que fut découverte son action tonicardiaque, grâce à sa teneur en glucosides : digitaline ou digitoxine, digitonine, gitonine, gitaline. Ces principes actifs ralentissent et régularisent les contractions du cœur, en même temps qu’ils renforcent le myocarde. Son action vasoconstrictrive est intense.
Hahnemann l’introduisit dans son ouvrage Maladies chroniques.
LE SUJET DE DIGITALIS
Le sujet de ce remède est plus ou moins cyanosé notamment au niveau des lèvres, des paupières, de la langue et des ongles, qui ont une teinte plus ou moins bleuâtre ou bleu violacé. Sa respiration est irrégulière, voire difficile, et presque toujours entrecoupée de soupirs.
A l’examen, le pouls est lent, voire très lent et parfois intermittent ; mais ce n’est pas le pouls de l’athlète ou du sujet au cœur lent et fort. Le cœur est faible et le patient se plaint d’être au bord de l’évanouissement sans cependant perdre connaissance – ce qui définit la lipothymie. Son pouls peut encore être rapide mais fréquemment intermittent.
Le sujet âgé se plaint de vertiges et, à l’examen, son pouls est à la fois lent et très faible. Il dit avoir l’impression que son cœur va s’arrêter au moindre mouvement.
INDICATIONS
Les lieux d’élection de ce remède sont le cœur et le nerf vague (ou pneumogastrique). Le nerf vague fait partie du système parasympathique.
Appareil cardio-vasculaire
Affaiblissement du muscle du cœur (myocarde) bradycardie. Arythmie. Palpitations après les repas ou à la suite d’une légère activité. Endocardite, myocardite et péricardite.
S’il y a décompensation cardiaque, la face est pâle, les lèvres sont bleuâtres ainsi que les ongles et les paupières.
Appareil digestif
Estomac : impression de relâchement ou de choc à l’épigastre (aggravée par l’émotion), accompagnée de nausée, de défaillance entraînant la perte de l’appétit.
Foie : gros, douloureux, sensible ; risque d’ictère. L’hépatique présente les mêmes signes que le sujet au cœur affaibli (cardio-hépatique) ; ses selles plus ou moins consistantes, parfois diarrhéiques, ont un ton grisâtre.
Appareil respiratoire
Gêne respiratoire, dyspnée, notamment en s’endormant. Le malade de réveille en sursaut avec la sensation d’étouffer et cherche à reprendre sa respiration.
Appareil urinaire
Reins : congestion passive ; raréfaction des urines (oligurie) avec présence de protéines (albumine) dans les urines foncées (protéinurie) ; œdème des membres inférieurs, conséquence d’une oligurie par fonctionnement rénal défectueux (à la limite, l’œdème peut être généralisé) ; néphrite aiguë ou chronique.
Ces manifestations sont accompagnées des signes cardiaques décrits ci-dessus.
Œil
Subictère de la conjonctivite chez le cardio-hépatique (jaunissement de la cornée).
Nerfs et psychisme
Vagotonie : état de l’organisme où le tonus vagal est prépondérant et qui entraîne un dérèglement du système végétatif pouvant avoir un retentissement fâcheux sur le cœur (arythmie, bradycardie, palpitations).
Anxiété et tristesse, surtout la nuit.
Vertiges
Vertiges en se levant du lit ou d’un siège, notamment chez le sujet âgé.
Organes génitaux
Homme : pertes séminales nocturnes
Femme : bouffées de chaleur pendant les règles, avec ralentissement et irrégularité du pouls.
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Les symptômes de Digitalis sont aggravés par le mouvement et les repas dès que ceux-ci sont, si peu que se soit, au-dessus de la capacité du sujet ils sont améliorés au grand air.
Doses : 4 CH, et 6 à 9 CH en cas de bradycardie sans œdème, chez le cardio-rénal et le cardio-hépatique.