
REUSSIR UN JEÛNE SANS COMPROMETTRE SA SANTE
Les motivations des jeûneurs sont parfois mal définies, mais tous sont unanimes pour reconnaître les bienfaits de cette pratique.
Le jeûne (du latin jejunus : vide) est en quelque sorte une cure de repos imposée à tout l’appareil digestif et, par voie de conséquence, entraîne le ralentissement du métabolisme cellulaire. Cette cure devrait être d’autant plus nécessaire et bénéfique que la plupart des hommes mangent trop. Ce « surmenage alimentaire » impose à l’organisme tout entier est la cause, entre autres, de nombreuses maladies de dégénérescence. Citons, parmi les plus connues, les maladies cardio-vasculaires (artériosclérose, athérosclérose, hypercholestérolémie, hypertension, obésité).
UN PEU DE PHYSIOLOGIE
Tout le monde sait que la nourriture nous fournit les matériaux nécessaires à l’entretien des fonctions vitales et les nutriments énergétiques. Sous l’action de la digestion, les aliments sont »décomposés » en substances assimilables : protéines, lipides, glucides, sels minéraux, auxquelles il faut ajouter l’eau.
La nourriture ne sert pas seulement au mouvement de nos muscles, mais elle assure l’entretien de la vie dans nos organes et appareils et dans chacune des cellules qui les composent. Les processus complexes physico-chimique qui interviennent constituent le métabolisme. Ainsi les nutriments précités, une fois transformées, sont soit utilisés directement en étant oxydés pour fournir l’énergie à l’organisme, soit stockés en vue de servir de réserve
D’autre part, toutes ces transformations de la matière (aliment) en énergie ont lieu sans interruption. Ainsi, au repos (inactivité ou sommeil), l’énergie potentielle de réserve se dégrade en chaleur pour assurer l’entretien de l’organisme dans toutes ses fonctions. Il y a donc, même au repos, une dépense d’énergie (les physiologistes parlent de dégradation de l’énergie) ; on donne à ce processus le nom de métabolisme basal ou métabolisme fondamental. C’est la raison pour laquelle l’abstinence de nourriture pendant la période du sommeil (qui va d’ailleurs de soi) ne suffit pas à placer l’organisme dans l’état d’un véritable jeûne alimentaire. Vingt-quatre heures sans manger est donc la durée minimale d’un jeûne. Peut-on la prolonger ? C’est ce que nous allons examiner maintenant.
LA BONNE CONDUITE D’UN JEÛNE
Qu’il s’agisse de perdre un excès de poids ou d’améliorer sa santé, le jeûne ne doit pas être conduit n’importe comment. La plus mauvaise manière de pratiquer le jeûne est de s’y livrer brutalement du jour au lendemain, pendant une période toujours trop longue pour la première fois, et d’espérer en retirer des bienfaits extraordinaires. Ce comportement est celui du chercheur de la « recette miracle », il ne peut qu’amener déception et inconstance.
Le jeûne, pour qu’il soit bénéfique, exige une préparation psychique et aussi physique. La personne décidée à entreprendre un jeûne doit mettre au moins un délai de quinze jours entre sa décision et le passage à l’acte. Durant ce laps de temps, l’inconscient connaît la décision du sujet et le renforce dans sa décision.
Il convient également d’aborder le jeûne avec joie et en bonne santé. Le jeûne ne doit pas être une punition ou une « mortification » ; mieux vaut s’abstenir si l’on aborde un jeûne avec tristesse. L’idéal serait que l’entourage ne s’aperçoive même pas que l’on est en train de jeûner, comme le recommande Jésus-Christ à ses disciples qui le questionnaient sur ce sujet.
D’autre part, un grand nombre de personnes sont très impressionnées à l’idée d’avoir à jeûner. Cette attitude est tout à fait normale et il ne faut pas s’en émouvoir. Il existe différents moyens permettant de se préparer à jeûner et, si le jeûne intégral paraît trop difficile, le fait de s’en tenir à l’une des méthodes ci-dessous est déjà très bénéfique pour l’organisme tout entier.
Réduction de la quantité de nourriture. Avec cet « exercice », il faut veiller à avoir une nourriture parfaitement équilibrée. Le but est de réduire l’apport calorique sans provoquer de carence nutritionnelle. Pratiquement, il faut d’abord déterminer la consommation calorique habituelle correspondant au poids des aliments ingérés. Il suffit ensuite de réduire le poids de chaque aliment à consommer pour arriver à une consommation quotidienne de 1800 calories au début, puis 1500 pour aboutir à 1000 calories.
Les plus gros mangeurs peuvent adopter ce plan, mais il n’y a aucun danger à réduire directement à 1000 calories sa consommation alimentaire pendant un ou deux jours par semaine. Bien entendu, si l’on veut préserver le bénéfice de cet exercice, il ne faut pas, le lendemain, faire un repas pantagruélique !
Le jeûne partiel. Cela consiste à supprimer le repas du soir, d’abord un jour la première semaine, puis deux jours la deuxième semaine, et ainsi de suite pour arriver à supprimer le repas du soir sept jours sur sept. Cet exercice est une bonne préparation au jeûne complet.
Jeûne total d’une journée. Cet exercice consiste à n’absorber aucune nourriture pendant une journée entière. On se contentera de boire un litre et demi à deux litres d’eau de source, en plusieurs prises bien sûr. Ce jeûne constitue un test d’approche du jeûne de plus longue durée ; c’est une excellente prise de contact pour l’organisme.
Jeûne de deux à trois jours. Pour des raisons évidentes de vie en société (travail), le jeûne de deux jours est plus pratique à réaliser pendant les deux jours de repos hebdomadaire. Certains spécialistes recommandent la pratique d’un jeûne de deux jours tous les trimestres (à chaque changement de saison), d’autres tous les mois ; un médecin gérontologue américain affirme pratiquer ce jeûne toutes les semaines. En ce qui nous concerne, nous pensons qu’une fois par mois serait une habitude plus facile à prendre.
Jeûnes longs. Au-delà de trois jours consécutifs de jeûne, il convient de s’entourer de précautions en étant contrôlé régulièrement par un médecin. Malheureusement, il n’existe pas de centres de cures de jeûne en France, comme il en existe notamment en Suisse.
LES BIENFAITS DU JEÛNE
La purification qui s’opère pendant le jeûne a lieu sous forme d’autolyse, c’est-à-dire d’une véritable digestion des tissus de surcharge, dont une partie est utilisée pour l’entretien de l’organisme et l’autre, indésirable, est éliminée. Il en résulte une diminution du poids en relation directement proportionnelle avec la surcharge à éliminer et la durée du jeûne.
En revanche, les tissus indispensables à l’équilibre organique ne sont pas atteints, mais au contraire renforcés par la cure. Les organes de la digestion ne sont d’ailleurs pas les seuls intéressés. Ainsi, le foie voit son travail allégé par une réduction de la fonction biliaire et de la fonction uropoïétique (réduction à l’état d’urée des déchets des acides aminés et des sels ammoniacaux, résultant de la désassimilation des protéines°. Repos de ce pénible travail de réduction des acides gras, c’est-à-dire de l’élimination de l’hydrogène.
En ce qui concerne le pancréas, soumis à une production intensive d’insuline (sans parler du suc pancréatique) par les gros mangeurs de pain, de produits amylacés, de « sucreries » et glucides de toute sorte, le jeûne devrait être prescrit médicalement.
Au plan de l’organisme tout entier, deux bienfaits décisifs résultent de cet allégement : la rééquilibration du sang et la purification du milieu intérieur. Par un rééquilibrage du sang, il faut entendre le retour à la fluidité spécifique de ce tissu vivant et la normalisation de sa pression, notamment dans les artères. Si cet équilibre fait défaut, le sang circule mal, est trop épais, l’encrassement de l’organisme est inévitable et le risque de maladie cardio-vasculaire accru.
En outre, la parfaite qualité du plasma dans lequel baignent les cellules sanguines – globules rouges (hématies), globules blancs (leucocytes) et les plaquettes hématoblastes-, a un effet décisif sur l’équilibre du sang. D’autre part, le plasma est à l’origine de la lymphe, liquide qui circule dans les vaisseaux lymphatiques et constitue le milieu intérieur, fine couche d’humeur dans laquelle baignent les cellules de tous les tissus. Les cellules puisent dans la lymphe les produits nutritifs et y rejettent ceux de la désassimilation. On comprend dès lors l’importance de la relation unissant le plasma et la lymphe et les conséquences de leur déséquilibre sur tout l’organisme. En effet, si le milieu intérieur est nettoyé, le liquide intracellulaire, contenant les sels et matières nutritives puisés dans la lymphe, sera lui-même nettoyé et assaini, et cet avantage ne sera pas sans influence sur tous les constituants de la cellule.
Or, si l’on considère que la qualité d’un organe, sa force, sa résistance dépendent de la qualité des cellules dont il est construit, on ne peut qu’être favorable à un jeûne bien conduit.
Enfin, le jeûne peut être pour chacun une occasion privilégiée pour la découverte de son intériorité, de la partie spirituelle de son être. Etant « délivré » pour un temps de la nécessité de manger, toute activité intellectuelle, artistique ou spirituelle sera ressentie avec une grande acuité. Pour ceux que rebuterait la méditation « immobile », la période du jeûne pourra être mise à profit en effectuant quelques promenades à pas lents dans un paysage propice à l’admiration ou à la rêverie « romantique ». On le voit, le jeûne est à inclure dans les différentes pratiques de l’hygiénisme intégral.
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