ENGRAIS NATURELS - Les Fumiers


FUMIER DE CHEVAL

C'est le meilleur, On dit qu'il est chaud parce que mis en tas il s'échauffe rapidement et peut dégager une chaleur de 80°. Vous l’emploierez frais dans ces termes lourdes, pour les ameublir, et le plus décomposé possible dans les terres légères. Sa conservation demande un fort tassement et des arrosages fréquents au purin ou aux vidanges. Parfois un champignon l'envahit, causant le « blanc du fumier », qui occasionne des déperditions d'azote. Chaque fois que vous constaterez la présence de ce champignon vous procéderez à un arrosage.

FUMIER DE MOUTON  

C'est également un fumier chaud de grande qualité à employer dans les terres fortes et argileuses.

FUMIERS DE VACHE ET DE PORC

Ce sont des fumiers froids. Malgré les préjugés dont ils font l'objet ils conviennent aux terres légères contenant une forte proportion de calcaire ou de sable, pour leur donner de la consistance, consistance. Le fumier de vache bien décomposé, enfoui avant l'hiver est très favorable aux pommiers et aux poiriers.

COLOMBINE ET POULAITTE

La colombine est la fente des pigeons. Elle constitue un engrais très riche, à action rapide. Même à faible dose elle exerce une action énergique sur les légumes foliacés et les cucurbitacées (cornichons, melons et potirons). A défaut de colombine vous pourrez utiliser la poulette, formée par les excréments des oiseaux de basse-cour et dont l'action est moins énergique. N'employez pas ces engrais en couverture car ils brûleraient les plantes, enfouissez-les au bêchage. Conservez-les sous un abri où ils seront préservés du soleil et de la pluie. Faites-en un tas sur une petite aire cimentée et procédez par couches de 5 à 6 cm., séparées les unes des autres par une couche de sable de 2 cm., ou mieux de tannée sèche. N'ajoutez ni chaux, ni scories, ni cendres, comme cela se pratique souvent car vous occasionneriez de sérieuses déperditions d'azote.

FUMIER DE LAPIN

II est pauvre en éléments fertilisants. Vous l'améliorerez en l'arrosant de vidanges au moment de l'emploi.

N'incorporez jamais de fumier à votre terre en été lorsqu'après une première culture vous la préparez pour une seconde. Le fumier doit être employé au cours des labours d'hiver, seuls les engrais chimiques peuvent être épandus l'été. Si du fumier recueilli l'été vous embarrasse faites-en un tas cubique dans un endroit frais et ombragé et arrosez-le de temps en temps avec des vidanges, C'est l'été que vous arriverez le plus facilement à acheter du fumier et que vous le payerez le moins cher. Faites-en donc une provision à cette époque et gardez-le comme il vient d'être dit.

Jetez de temps en temps sur votre fumier un peu de plâtre qui, en empêchant l'ammoniaque de se volatiliser lui conservera son azote.

 

Autres engrais naturels

 

CENDRES DE BOIS

Elles renferment de la potasse, un peu d'acide phosphorique et de chaux ; elles sont privées d'azote, cet élément disparaissant à la combustion. Les plus fiches en p9tasse sont celles de l'arme (20 à 25%,), les plus riches en acide phosphorique sont celles du peuplier (11 à 13 %,). Elles constituent un engrais de premier ordre en même temps qu'un amendement, surtout pour la pomme de terre et les arbres fruitiers ; leur emploi suivi pendant plusieurs années détruit les mauvaises herbes. Étant donné que les éléments qu'elles contiennent sont très solubles, ce qui en fait précisément la valeur, il convient de les conserver à l'abri des pluies. Vous les enfouirez en labours d'hiver après épandage, à raison de 20à 25 kg. à l'are. Ne les employez pas en couverture.

CENDRES DES VÉGÉTAUX

Elles forment un excellent engrais potassique et phosphaté, très favorable aux terres pauvres en calcaire. Incinérez donc les feuilles mortes, notamment celles des arbres fruitiers souvent atteintes de maladies cryptogamiques, les fanes de haricots, pois et pommes de terre, les tiges d'artichauts, les trognons de choux, les ronces et chardons, toutes matières qui, dans le pourrissoir, se décomposeraient mal et, par la suite, gêneraient vos travaux. Incinérez aussi les mauvaises herbes ayant monté à graines, lesquelles incorporées à votre terre y germeraient. Conservez, de même, les cendres obtenues à l'abri des pluies. Mais ne faites pas cette incinération sur une parcelle cultivable car le feu détruit la vie microbienne du sol ; c'est là une précaution que l'on néglige trop souvent.

Aussi les mauvaises herbes ayant mont à graines, lesquelles incorpores à votre terre y germeraient. Conservez, de même, les cendres obtenues à l'abri des pluies. Mais ne faites pas cette incinération sur une parcelle cultivable car le feu détruit la vie microbienne du sol ; c'est là une précaution que l'on néglige trop souvent.

SUIE DES CHEMINÉES

C'est un engrais actif, riche en azote, acide phosphorique, potasse et chaux. C'est, en outre, un insecticide puissant. Vous pouvez la répandre très légèrement quelques jours avant les semis mais il est préférable de la mélanger avec 50 à 60 de terre végétale 6 mois avant l'emploi et de répandre ce mélange entre les lignes. Le maréchal ferrant possède de la suie dont il ne sait que faire ; 0fez-lui de l'en débarrasse.

SCIURE DE BOIS

Certains jardiniers, disposant de sciure de bois, l'utilisent comme engrais. Celle de sapin, la meilleure, contient de 0,2 à 0, 7 % d'azote, 0,3 %, d'acide phosphorique, 0,7 %, de potasse et 1,1 % de chaut. C'est donc un fertilisant bien pauvre, Si cependant elle a servi de litière aux animaux, s'enrichissant de leurs déjections solides et liquides, sa valeur se rapproche de celle du fumier. Les sciures de chêne et de châtaignier, contenant du tanin nuisible à la végétation, végétation, sont franchement mauvaises.

La sire de bois constitue, à raison de 2 hectolitres à l'are tous les deux ans, un bon amendement, ameublissant les terres argileuses et compactes, retenant l'humidité dans les terres sablonneuses et légères. Employée comme paillis elle entretient l'humidité au pied des plantes pendant les grandes chaleurs et rend particulièrement service à ce point de vue dans la culture du fraisier. Des jardiniers l'emploient pour butter les asperges au printemps, ce qui leur permet de récolter sans esse les joues turions. Ms pommes bien saines se conservent facilement d'une année à l'autre dans une caisse remplie de sciure de bois.

Les cendres de sciure de bois ayant servi de combustible dans des poêles spéciaux forent un engrais dépourvu d'azote mais contenant de 10à 12 de potasse et 5 %, d'acide phosphorique.

MARC DE CAFÉ

         C'est un excellent engrais phosphaté. Mêlé aux semences il en active la germination et en éloigne les insectes. Répandu autour des plantes sujettes à souffrir de la sécheresse il entretient une certaine fraîcheur après les arrosages. Les plantes en pots s'en trouvent particulièrement bien.

MARC DE POMMES

Disposez une couche de 50 à 60 cm. d'épaisseur de marcs sur laquelle vous répandrez de la chaux vive, puis une nouvelle couche de marcs, de la chaux et ainsi de suite. Finalement recourez le tas de terre. Au bout de 2 à 3 mois recoupez-le à la pioche et à la pelle et vus disposez d'un riche terreau.

MARC DE RAISINS

Disposez une couche de 15 à 30 cm. D'épaisseur de marcs et tassez légèrement. Répandez du superphosphate de chaux ou des scories de déphosphoration, à raison de 6 kg. Pour 100 kg. de marcs. Préparez la solution suivante : eau 1litres, chaux vive 2 kg., sulfate d'ammoniaque 3 kg., brasser-la énergiquement et vesser-la sur le tas à raison de 20 litres pour 100 kg. de marcs. Remettez une couche de marcs, puis du superphosphate, arrosez comme précédemment et ainsi de suite. Il se produit une fermentation qui dure une vingtaine de jours. Au bout de ce temps recoupez le tas en le mélangeant le mieux possible. Il se produit alors une nouvelle fermentation ; lorsqu'elle est terminée l'engrais est prêt à l'emploi.

PLANTES MARINES

Les goémons, varechs et autres plantes marines sont très appréciés sur les côtes. Il convient de les exposer à l'action de quelques pluies pour les débarrasser de leur excès de sel. Dans leurs cendres la p0asse est remplacée par la soude.

ENGRAIS VERTS

Vous avez remarqué à l’extrémité des racines des légumineuses de petites nodosités. Elles sont l’œuvre d'un microbe qui a la propriété de fixer l'azote de l'air pour en nourrir la plante. Il y a donc avantage, surtout dans les sols sableux et pauvres, à employer ces plantes comme « engrais verts ». Sur vos parcelles libres vous pourrez semer en lignes distantes de 20 cm. : au printemps trèfle hybride pour enterrer en juin ; en mai-juin sarrasin pour enterrer en août-septembre ; en août moutarde, trèfle incarnat, féverole, vesce, pois d'hiver et navette pour enterrer au printemps.

FEUILLES MORTES

Ne laissez pas se perdre les feuilles mortes. Placées au pied des plantes sensibles à la gelée elles forment une couverture légère et efficace. Il en faut une épaisseur de 10 à 15 cm, que l'on tasse et maintient par une légère couche de ter. Les feuilles de platane, mettant 3 ans à se décomposer, sont les meilleures pour cet usage.

Ajoutées au fumier de couche à raison de 1/ de feuilles et ¾ de fumier pour les coches chaudes, moitié feuilles et moitié fumier pour les couches tièdes, elles permettent de l'économiser en modérant et prolongeant sa fermentation. A défaut de fumier de cheval elles peuvent être employées seules et fournir pendant 2 mois une température de 12 à 15%.

Enfin, elles donnent, celles surtout de châtaignier, charme et aulne, un excellent terreau allégeant les terrains lourds et favorable aux semis et rempotages. Les feuilles de platane donnent un terreau pauvre peu recommandable pour les couches ; mélangées à des feuilles des feuilles de marronnier ou de tilleul elles peuvent, à la rigueur, être employées. Réunissez les feuilles en tas avant l'hiver en faisant alterner un lit de feuilles et un lit de terre et laissez la fermentation s'opérer. Au printemps remuez ce tas en lui ajoutant 1/10 de chaux en poudre et reconstruisez-le en forme de toit.

COMPOSTS

Dans un endroit frais et humide autant que possible, à l'ombre et au nord, établissez une aire cimentée et pourvue d'un rebord. Ramassez les feuilles mortes et toutes les matières végétales non fanées dont vous pouvez disposer : mauvaises herbes provenant des sarclages et n'ayant pas monté à graines, tontures de gazons, mousses, etc. Ramassez aussi les cendres de bois, suies de cheminées, 9ltras, balayures et tues des villes. Ramassez encore tout ce qui, en général, est susceptible de se décompose et d’emmener : épluchures de légumes, coquilles d’œufs, plumes et sang de volailles et de gibier, fumier du clapier et du poulailler, crottin de cheval, cheveux, chiffons de laine et de soie, déchets et balayures des fabriques de drap, des tanneries et des minoteries, drèches de bras­serie, marcs de calé, d'olives et de graines oléagineuses, marcs de raisins, de pommes et de poires, même distillés. Disposez ces matières en couches horizontales peu épaisses que vous ferez alterner Saupoudrez ces couches de chaux ou mieux de scories de déphosphoration pour hâter la décomposition. Arrosez vote tas tous les 2 ou 3 jours are ; des vidanges et des eaux de vaisselle. 2 ou 3 fois vous le remuerez entièrement. 'us obtiendrez ainsi, au but d'un an environ, un compost valant le meilleur fumier.

FUMIER ARTIFICIEL

Prenez 100 kg. De paille, 220 litres d'eau, 4kg. De sulfate d'ammoniaque et 2 kg. De chaux. Si possible, remplacez l'eau par du purin.

 

  1. Arrosez la paille, faiblement d'abord, copieusement ensuite, jusqu'à ce qu'elle soit bien humecter.
  2. Prenez-en le quart, étendez-la et tassez-la modérément en la foulant.
  3. Prenez le quart du sulfate d'ammoniaque, soit 1 kg. Et jetez-le sur la paille d'une façon uniforme ». Arrosez.
  4. Prenez le quart de la chaux, soit 500 gr. et jetez-la de même sur la paille. Arrosez.
  5. Prenez un autre quart de paille, de sulfate d'ammoniaque et de chaux et recommencez comme précédemment jusqu'à emploi total des matières.

 

Abandonné à lui-même ce fumier sera prêt 4 mois plus tard.