PRINCIPES DE L’HOMÉPATHIE


Un ensemble de principes caractérise et définit l’homéopathie. La loi fondamentale est celle de la similitude et son corollaire ou conséquence logique est la dose infinitésimale.

LOI DE SIMILITUDE

         « Le médicament qui, à dose pondérable, en agissant sur des hommes bien-portants, a pu produire le plus de symptômes semblables à ceux de la maladie dont on se propose le traitement, possède réellement aussi, lorsqu’on à des doses suffisamment atténuées, la faculté de détruire d’une manière prompte, radicale et durable, l’universalité des symptômes de ce cas morbide, c’est-à-dire la maladie présente tout entière ; tous les médicaments guérissent les maladies dont les symptômes se rapprochent le plus possible des leurs. »

            Il est évident que la définition de l’analogie ou similitude entre maladie et remède nécessite l’étude appliquée des symptômes présentés par le malade, et de leur comparaison  aux symptômes relevés chez le sujet sain, à la suite de l’administration expérimentale, à dose pondérable, du remède destiné à ce malade, mais qui lui sera prescrit à dose impondérable. C’est cela la définition de l’analogie qui aboutit nécessairement à l’individualisation du malade, d’une part, et du remède d’autre part.

            Cette loi de similitude avait été du reste exprimée sous une autre forme, trois siècles avant Jésus-Christ, par Hippocrate : « La maladie, écrivait-il, est causée par les semblables et c’est par les semblables que l’on administre au malade, que celui-ci retrouve la santé… » Et d’autre part, le même auteur ajoutait : »La fièvre est chassée par ce qui la produit, et elle est produit par ce qui la chasse. »

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            C’est le similia, similibus curantur, les semblables se guérissent par les semblables. Autrement dit, et c’est une autre formulation de la loi de similitude, les remèdes, à doses infinitésimales, administrés à un malade sont les même substances qui à doses pondérables, détermineraient chez un sujet bien-portant des troubles qui affecteront le même organe, les mêmes tissus, les mêmes cellules, et ainsi reproduiront expérimentalement la même affection que celle à traiter.

            Vous voyer dès l’abord qu’il ne s’agit pas de guérir le mal par le mal, mais de vaincre une maladie par des remèdes semblables aux substances qui pourraient la produire artificiellement chez un sujet sain.

            C’est, répétons-le, toute la découverte fondamentale d’Hahnemann. « Il n’existe pas de plus sûr moyen et de plus naturel, écrit-il dans l’Organon, pour trouver infailliblement les effets propres des médicaments sur l’homme que de les essayer, séparément les uns des autres et à des doses modérées, sur les personnes saines et de noter les symptômes, les changements et les signes qui résultent de leur action initiale, particulièrement sur l’état physique et sur le moral, c’est-à-dire les éléments de la maladie que ces substances peuvent produire. »

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            La loi de similitude peut encore se résumer ainsi : Le médicament apte à guérir un patient est celui qui, expérimenté à dose pondérable, depuis Hahnemann, sur l’homme sain, produit chez celui-ci des phénomènes et troubles semblables à ceux observés chez le patient.

            Il existe donc un rapport étroit, semblable, entre tel malade et tel médicament.

            L’application de cette loi, fondement de la méthode homéopathique, implique donc une double individualisation : celle du malade et celle du remède.

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            Avant de rappeler la définition de la dose infinitésimale, il me faut creuser davantage ce que m’homéopathie entend par l’individualisation du malade et celle du remède, deux notions inséparables comme l’envers l’est de l’endroit.

INDIVIDUALISATION DU MALADE

            Le lecteur n’aura pas manqué d’observer qu’il n’y a pas été question, à propos de la loi de similitude, de maladies mais de malade. C’est que l’homéopathie tient compte des réactions personnelles du patient et non pas uniquement des signes de la maladie.

            Certes, l’homéopathe est, ne l’oublions pas, un médecin officiel qui a, en plus, étudié l’homéopathie. Aussi bien n’ignore-t-il rien de la pathologie classique, et recourt éventuellement aux tests et moyens de contrôles qui permettent d’établir un diagnostic sûr. Mais il lui faut, en outre, comprendre le malade, sujet unique, aux réactions propres ; en d’autres termes définir le tempérament, ce que nous appelons aujourd’hui la nature de son « terrain ». Une notion qui n’est pas nouvelle. Hahnemann, sans la nommer expressément, n’a cessé de s’y référer. Les maladies ne sont pas des entités, c’est-à-dire qu’elles n’ont pas de réalité en elles-mêmes, à part. Elles n’existent que dans et par le malade. C’est bien pourquoi elles ne peuvent être identiques chez tous les patients.

            On peut donc dire avec les grands cliniciens et les grands homéopathes que l’organisme fait la maladie, et celle-ci diffère toujours par certains aspects, suivant les réactions propres au tempérament du malade. Ce sont ces réactions que l’homéopathe cherche à cerner en interrogeant le consultant, en l’écoutant, afin d’individualiser le remède.

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            L’image de la maladie, »c’est la totalité des symptômes qui caractérisent un cas donné ». ces symptômes expriment précisément le comportement propre du malade, sa réaction individuelle. Chaque patient réagit à sa manière, et les symptômes observés sont différents en intensité, au plan de la localisation et en ce qui concerne la durée.

            Il est donc indispensable d’individualiser les remèdes. Aussi bien, le médecin homéopathe est dans l’obligation d’interroger longuement le malade, véritable enquête permettant de prescrire le remède semblable aux signes personnels singuliers, caractéristiques du patient.

            « Il faut surtout, écrivait Hahnemann, s’attacher aux symptômes frappants, singuliers, extraordinaires et caractéristiques, car c’est à ceux-là principalement que doivent répondre des symptômes semblables dans la série de ceux qui naissent du médicament qu’on cherche, pour que ce dernier soit le remède à l’aide duquel il convient le mieux d’entreprendre  la guérison. Au contraire, les symptômes généraux et vagues, comme le manque d’appétit, le mal de tête, la langueur, le sommeil agité, le malaise, etc. méritent peu d’attention, parce que presque toutes les maladies et presque tous les médicaments produisent quelque chose d’analogue. 

INDIVIDUALISATION DU REMÈDE

            L’individualisation du malade avec la recherche des symptômes particuliers, mise en valeur par l’interrogatoire permet l’individualisation du remède. En d’autres termes, les remèdes prescrits sont ceux qui, à doses pondérables, produisent sur l’homme bien-portant les mêmes symptômes particuliers que ceux observés sur le patient.

            Hahnemann  appelait ce phénomène la contre-image du remède. « Plus la contre-image formée avec la série des symptômes du médicament qui paraît mériter la préférence en renfermera de semblables à ces symptômes extraordinaires, marquants et caractéristiques de la maladie naturelle, plus la ressemblance sera grande de part et d’autre, et plus aussi, ce médicament sera convenable, homéopathique, spécifique dans la circonstance. »

            Individualiser le remède, c’est donc définir celui correspondant au terrain, à la manière de réagir du sujet, donc un remède caractérisé par des symptômes semblables à ceux notés chez le patient. Ce remède possède alors la vertu curative propre à tel terrain, à tel tempérament.

            Et lorsque le remède recouvre strictement les différents points de l’observation clinique, ce remède est ce que le fondateur de l’homéopathie appelait le similimum.

 PATHOGÉNÉSIES ET MATIÈRES MÉDICALES

            Les notations minutieuses des troubles provoqués chez un bien-portant par l’administration d’une substance à dose élevée, donc nocive, constituent la pathogénésie du grec pathos, affection et genân, engendrer). Substance organique, végétale ou minérale. La pathogénésie permet aux homéopathes de connaître le début et l’évolution d’une maladie expérimentale, semblable à la maladie réelle, faite par un organisme, en raison des affinités tissulaires et humorales identiques, affinités qui permettent d’appliquer les mêmes substances à doses homéopathiques.

            La coïncidence des profils ou des physionomies – physionomie du patient et physionomie du remède – entraîne alors la guérison.

            Parvenir à cette coïncidence n’est pas, pour le praticien, chose aisée, et il n’est pas sûr qu’il y parvienne chaque fois du premier coup. C’est la raison pour laquelle la connaissance de la pathogénésie, de la matière médicale est très ardue mais indispensable à l’exercice efficace de l’homéopathie.

            Cela ne signifie pas que la victime d’une intoxication à l’arsenic par exemple sera guérie par de l’arsenic en dilution homéopathique, c’est-à-dire à dose infinitésimale. Il importe de retenir que le remède homéopathique n’est jamais l’antidote d’un corps provoquant un empoisonnement.

            Il ne s’agit pas non plus, en présence d’une infection, de chercher le remède apte à neutraliser ou à détruire le germe. L’homéopathie ne vise pas à réduire l’ensemble des causes et conditions d’apparition des maladies, c’est-à-dire l’étiologie, mais a pour objet d’empêcher le processus réactionnel qui caractérise la maladie diagnostiquée.

            C’est toujours la loi de similitude qui doit guider l’action de l’homéopathie.

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            Cela précisé, les expériences et observations d’Hahnemann et de ses continuateurs, fondées sur cette loi et l’individualisation de remède, ont permis de dresser le catalogue des réactions produites par les substances médicamenteuses. Et leur ensemble  a constitué les Matières médicales homéopathiques, indispensables à l’exercice de cette thérapeutique.

            Il existe des répertoires, celui de Kent notamment, qui constituent de véritables dictionnaires permettant de trouver, dans le minimum de temps, les remèdes se rapportant à tels symptômes dans telles conditions.

DIAGNOSTIC

         Mais pour poser son diagnostic, le médecin ne se contente pas de ce répertoire analytique. Il observe le malade et tente de découvrir les signes de son destin pathologique. Et cela est particulièrement vrai pour l’affection chronique et lésionnelle. La maladie est souvent dans la logique du tempérament que le sujet n’a pas su ou n’a pas voulu corriger. Il a prétendu, comme l’on dit, vivre sa vie ou tout simplement et plus fréquemment qu’on le croit, il s’est abandonné à la vie par paresse, par indifférence, par ignorance. Or, l’homme n’est pas fait pour vivre impunément sa vie ni pour s’abandonner à la vie. Il doit, au contraire, s’il veut posséder la grande santé, lutter pour vivre comme il le doit.

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            Vivre sa vie ou s’abandonner sans efforts, c’est miner son capital énergétique, c’est introduire la dysharmonie dans le concert organique, c’est se déformer chaque jour davantage, se scléroser lentement mais sûrement. Bref, c’est se déséquilibrer au physique comme au moral.

            Ce déséquilibre marque le sujet. Il transparaît sur son visage, dans ses articulations, il s’inscrit dans toute sa morphologie. Le médecin homéopathe interprète cet aspect physique et psychique du consultant, comment il a pu s’adapter à son déséquilibre, adaptation exprimée précisément par les manifestations particulières de la maladie ; « elle prend l’aspect de l’individu, comme l’a souligné le docteur Carrel, car il y a autant de maladies différentes que de malades différents ».

            Ce sont toutes ces variations que l’homéopathe doit pouvoir déceler pour fonder son diagnostic, toutes ces nuances, ces signes, sans omettre les signes psychiques. Il ne faut pas non plus oublier que les dérèglements psychiques, ni anodins soient-ils aux yeux du profane, ont une grande importance dans les maladies fonctionnelles, lésionnelles et chroniques. Ils peuvent même en être la cause. Ils les majorent dans tous les cas.

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            Il convient aussi d’observer que les troubles psychiques sont souvent les signes avant-coureurs de la maladie, comme un écho de la réaction de l’organisme et qui se traduit par de l’insomnie persistante, des cauchemars, de l’irritabilité ou de la dépression, de l’excitation ou de l’abattement, de la tristesse, une inquiétude sans fondement, des appréhensions sans motif ou disproportionnées à leur objet. Pour l’homéopathe averti, ces atteintes sont les premiers signes de l’anomalie fonctionnelle qui s’installe.

            Ces comportements psychiques n’avaient pas échappé à Hahnemann et à ses disciples. Ils les classaient en mentalités individuelles susceptibles, par leurs singularités, de mettre le praticien sur la voie du diagnostic.

            L’expérience médicale a surabondamment prouvé que la maladie fonctionnelle débute dans le secret des échanges par des troubles neuro-végétatifs avec leur retentissement psychique ou vice versa. Les signes physiques peuvent être de l’ordre circulatoire ou endocrinien ou vasomoteur. A un second stade, des troubles fonctionnels apparaissent, atteignant un organe ou un groupe d’organes, selon les prédispositions héréditaires ou le tempérament du sujet ; appareil digestif, ou respiratoire, système nerveux, système locomoteur. L’organisme essaie de s’adapter, puisant dans l’énergie vitale du patient et altérant son psychisme. Puis intervient la modification de structure de l’organe atteint. C’est l’installation de la lésion.

            Donc, le but de l’homéopathe, comme de tout médecin, est de connaître à fond l’état du sujet, de poser un diagnostic précis et d’établir un traitement capable, non pas de masquer la maladie par élimination d’un symptôme, mais de s’attaquer à la cause en vue de réduire définitivement le trouble fonctionnel ou de stabiliser la lésion. « C’est pourquoi, selon Fiessenger, le médecin n’a pas que le tableau physique en face de lui, il a aussi le tableau intérieur qu’il doit découvrir par l’interrogatoire, l’observation, la patience et le temps. »

DIATHÈSE

            L’homéopathe peut aussi tenir compte de la diathèse. Le terme a une origine grecque, diathesis, qui signifie disposition. Toute la clinique montre, à l’évidence, que chaque malade réagit d’une façon particulière à une agression, quelle qu’elle soit. Chacun a sa manière de faire sa maladie. D’où les efforts, dès les débuts de l’homéopathie, dès Hahnemann, pour rattacher les malades à une catégorie de remèdes correspondant à la prédisposition ou diathèse du patient.

            Cinq diathèses ont été définies : la psore, la sycose, la syphilis, le tuberculinisme, le cancérisme.

  • Psore

            Le psorique est caractérisé par une difficulté d’élimination, d’où l’auto-intoxication le plus souvent endogène. La réaction s’exprime fréquemment par une affection cutanée ou au niveau des muqueuses : eczémas, furoncles, abcès, inflammation des muqueuses des voies respiratoires, ou au cours d’une infection telle que le grippe, par exemple, une complication pulmonaire.

            La lithiase rénale et vésicale, la goutte, certains rhumatismes peuvent être rangés dans l’expression psorique, en raison de la difficulté d’élimination des produits du catabolisme.

            La psore correspond donc à toutes les formes de réactions ou d’affections que l’organisme manifeste pour de débarrasser des toxines ou des déchets, par suite de l’évacuation imparfaite par le moyen des émonctoires.

            Ce concept de la psore se rapproche de celui de l’arthritisme.

  • Sycose

         Le sycotique pâtit, lui aussi, d’une intoxication lente mais d’origine exogène, par exemple celle résultant des vaccinations. Le médecin anglais Burnett en avait même fait une diathèse spéciale : la vaccinose.

            La sycose désigne plus particulièrement l’état hydrogénoïde caractérisé par l’infiltration du tissu réticuloendothélial, soit au niveau sous cutané, soit à celui des muqueuses.

            L’évolution de l’état sycotique est très lent et s’exprime par l’apparition de tumeurs bénignes, polypes, fibromyomes, adénomes.

  • Syphilis

            Hahnemann fut le premier à montrer que la syphilis n’est pas une maladie vénérienne locale mais générale, à une époque où elle était très répandue. Elle tend à le redevenir de nos jours, et les antibiotiques sont de moins en moins sûrs, en raison de la résistance des nouvelles générations du tréponème.

            Par suite de la fréquence et du concept d’hérédosyphilis, Hahnemann  et ses successeurs en avaient fait une diathèse. Le cadre de la syphilis héréditaire était très élargi. Cependant, les faits rapportés, relatifs à la transmission de la syphilis non virulente sur plusieurs générations, étaient plus hypothétiques que réels. Aujourd’hui on ne tient compte « que des faits rigoureusement démontrés, soit par la présence de tréponèmes, soit par des réactions sérologiques probantes ».

  • Tuberculinisme

            Cette diathèse ne désigne pas une prédisposition à la tuberculose, mais une hérédité tuberculeuse, parfois très lointaine, ou une disposition génétique.

            Les éliminations se font plus particulièrement au niveau des muqueuses et notamment des bronches et des poumons. Cela explique la fragilité relative de l’appareil respiratoire de ces sujets.

  • Cancérinisme

         C’est la plus récente des diathèses étudiée et définie par le docteur Léon Vannier. L’état cancérinique peut résulter d’un ou plusieurs des états précités. Il y a lieu de surveiller la fragilité de l’appareil digestif et pulmonaire, les dermatoses et notamment la kératose sénile chez les personnes âgées. Voir Cancer (prévention).

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            Ces différentes conceptions n’ont plus, pour les homéopathes modernes, le même intérêt que dans le passé. De nombreux praticiens, parmi les plus éminents, estiment qu’elles ne correspondent plus à la clinique actuelle, et n’en tiennent aucun compte.

 

CONSTITUTIONS HOMÉOPATHIQUES

 

            A côté des diathèses, on peut ranger les définitions des constitutions de base. On les doit au docteur Antoine Nebel. Elles sont au nombre de trois : la constitution carbo-calcique, la constitution phospho-calcique, la constitution fluoro-calcique, ou selon le docteur Léon Vannier, carbonique, phosphorique et fluorique.

Constitution carbo-calcique ou carbonique

         Le sujet est plutôt bréviligne, massif et résiste bien à l’agression pathogène, notamment à la tuberculose. C’est une constitution qui correspond au carbonate de calcium. En général la personne qui en relève a des difficultés à être souple, du moins elle ne donne pas l’impression de l’être. Sa démarche est rarement élégante.

            Sa constitution influe sur son caractère. Le carbo-calcique est plutôt précis, rigoureux, sans fantaisie, régulier, volontaire et même obstiné. Il est patient, logique, méthodique, ce qui lui fait aimer l’ordre, et ses opinions sont tranchées.

            Il maîtrise bien ses émotions, et supporte parfaitement la souffrance, qu’elle soit physique ou morale. Les affections auxquelles il est davantage exposé sont celles de l’appareil cardio-vasculaire.

Constitution phospho-calcique ou phosphorique

          Au point de vue morphologique, le phosphorique est le contraire du carbonique. Il est longiligne, grand, à musculature fine. Pour peu qu’il pratique l’exercice physique, le phosphorique est souple et élégant, en dépit de son thorax généralement peu développé et de ses épaules relativement étroites. Il se rapproche des dolichocéphales ou hommes au visage allongé, dont le diamètre maximal antéro-postérieur de la tête est plus long que le diamètre transverse maximal.

           Distingué, poli, le sujet de ce type est d’humeur égale et partant, de commerce agréable. Il incline davantage vers les beaux-arts, en raison de son sens aiguisé du beau et des nuances, et moins vers les sports, par suite de sa faible résistance à la fatigue. Mais il doit perpétuellement se méfier de ses enthousiasmes, voire de ses exaltations, suivis, pour la moindre contrariété, et parfois sans cause apparente, d’abattement, car c’est un cyclique.

           Il résiste moins bien que le carbonique aux agressions pathogènes. Jadis et naguère on craignait pour lui le risque de tuberculose.

Constitution fluoro-calcique ou fluorique

         Les sujets qui correspondent au fluorure de calcium sont de taille variable, mais général plutôt petits. Le squelette tend facilement à être déformé, en raison de la charge osseuse en fluorure. Cette charge donne souvent lieu, au niveau des maxillaires, à une défectuosité de l’articulé dentaire ou dysmorphose qui relève de l’orthodontie.

            Cette morphologie particulière ne sert évidemment pas l’élégance de la démarche ni des mouvements. Il n’empêche que la laxicité articulaire du fluorique lui permet  de réussir facilement les exercices d’acrobatie et de gymnastique aux agrès.

            Il tend plutôt à l’agitation, donc à l’instabilité et à devenir un personnage au détriment de l’accomplissement des talents qui font la personne. Hélas, son désir de réalisations immédiates et une inconstance plus ou moins accusée l’emportent sur le long terme.

            Le fluorique, en raison de sa constitution, est exposé aux affections osseuses et notamment aux déformations du rachis, aux maladies articulaires, arthrites, arthroses, rhumatismes.

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            On doit au docteur Léon Vannier l’étude minutieuse de ces constitutions à partir des travaux d’Antoine Nebel.

            Mais il s’agit de systématisation, de catégories, et il faut bien dire que si, dans son cabinet, le médecin relève des traits qui correspondent à cette typologie, il est rarissime que le patient appartienne en totalité à une constitution pure.

            Nous ne sommes jamais en présence d’un type de malade, mais d’une personne singulière, et si les définitions relatives à la constitution peuvent nous aider à mieux comprendre le sujet, elles ne nous permettent pas de m’étiqueter et de dresser à son endroit une sorte d’horoscope.

                                                                                                                                                     E.A.